Nouveaux cas de légionellose : les signes qui doivent vous alerter
La légionellose, une infection bactérienne sévère
Les légionelles se trouvent naturellement dans les eaux douces, telles que les lacs et les rivières, ainsi que dans les sols humides. On recense plus de 50 espèces de souches de légionelles, mais seules quelques-unes sont responsables d’infections humaines. En France, les souches les plus fréquemment liées à la légionellose sont celles de la bactérie Legionella pneumophila.
À partir du milieu naturel, la bactérie peut se développer dans les installations modernes d’alimentation en eau comme les réseaux d'eau chaude sanitaire, les tours de refroidissement, les bains (à jet ou à remous) et également, les systèmes d’air conditionné.
La bactérie se multiplie au sein de micro-organismes présents dans l’eau. Ce sont des bactéries intracellulaires mais qui peuvent survivre à l’extérieur des cellules. La présence de dépôts organiques et d’autres micro-organismes, ainsi que de fer, zinc et aluminium dans les installations favorisent leur croissance. Elles sont résistantes à la chaleur et peuvent de ce fait être retrouvées au fond de cuves d’eau chaude.
Le dérèglement climatique est également une cause de la multiplication de la bactérie due aux inondations et aux fortes pluies.
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Pour mieux comprendre l’impact et la gravité de cette maladie pulmonaire, il est essentiel de revenir sur ses origines.
La légionellose ou maladie des légionnaires doit son nom à une épidémie qui a eu lieu en 1976 lors d’un congrès de la Légion Américaine à Philadelphie. Parmi les 182 personnes touchées, 29 sont décédées. Par la suite, il a été découvert qu’une bactérie jusqu’alors inconnue, Legionella pneumophila, s’était diffusée par le biais du système de climatisation de l’hôtel. Depuis, de nombreuses épidémies de légionellose ont été signalées en Amérique du Nord, en Asie et en Europe.
En France, près de 2000 cas de légionellose sont enregistrés chaque année.
Une contamination par voie respiratoire
La contamination survient par voie respiratoire, principalement par l’inhalation de fines gouttelettes d’eau en suspension dans l’air. Une fois inhalées, les bactéries pénètrent dans l’organisme à travers les alvéoles pulmonaires et attaquent les cellules de votre système immunitaire.
Les légionelles peuvent provenir d’installations où la température de l’eau est comprise entre 25°C et 45°C comme les :
Réseaux d'eau chaude sanitaire domestiques ou publics (douches, douchettes, bains à remous ou à jets, spas, jacuzzis, etc.) ;
Systèmes d’air conditionné, tours aéroréfrigérantes, circuits de refroidissement ;
Fontaines décoratives ;
Appareils à thérapie respiratoire ;
Brumisateurs, arrosage et manipulation de composts.
La corrosion et l’entartrage dans ces installations favorisent la prolifération des légionelles.
La légionellose n’est pas une maladie contagieuse d’une personne à une autre (absence de transmission de personne à personne). Cependant, elle peut toucher un grand nombre de personnes exposées à une même source contaminée.
Quels sont les symptômes de la légionellose ?
Les conséquences sanitaires liés à l’exposition aux légionelles sont de deux types. Elles peuvent se manifester par des infections non pulmonaires, telles qu’un état grippal connu sous le nom de fièvre de Pontiac, qui se guérit généralement bien, ou par des infections pulmonaires sévères, appelées légionellose.
Les symptômes de la légionellose apparaissent généralement entre 2 et 10 jours après la contamination par les légionelles, et dans la majorité des cas dans les 5 à 6 jours.
La légionellose se manifeste au début par une toux importante et une forte fièvre, voire des douleurs abdominales (nausées, vomissements, diarrhées), accompagnées de troubles neurologiques ainsi que des douleurs musculaires.
Que faire en cas de symptômes ?
Si vous présentez des symptômes évoquant une pneumonie après une possible exposition à une source contaminée, consultez immédiatement votre médecin traitant.
La maladie s’aggrave rapidement au cours de la première semaine. Elle peut évoluer vers des difficultés respiratoires sévères et provoquer une insuffisance rénale aiguë.
Le diagnostic est confirmé en recherchant dans les urines des composants de la bactérie. De plus, des tests sanguins (2 tests sont nécessaires avec un intervalle de 3 à 4 semaines) et la recherche de souches à partir de prélèvements pulmonaires sont également réalisés.
Un diagnostic précoce et un traitement antibiotique approprié sont essentiels pour éviter les complications.
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Quels sont les risques pour votre santé ?
Chaque année en France, entre 1600 et 2000 nouveaux cas sont signalés, mais ces chiffres sont probablement inférieurs à la réalité, car la maladie est difficile à diagnostiquer.
La gravité de l’infection dépend de plusieurs facteurs, notamment de la virulence de la souche contractée et de votre état de santé. Les facteurs de risque sont notamment le tabagisme, l’âge, ainsi qu’un état immunodéprimé, les pathologies telles que le diabète, l’insuffisance rénale, l’insuffisance respiratoire, le cancer, ou d’autres maladies chroniques.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 75 à 80% des cas observés ont plus de 50 ans, et 60 à 70% sont des hommes.
Quels sont les traitements ?
A ce jour, il n’existe aucun vaccin contre la légionellose.
La bactérie responsable présente une résistance naturelle aux pénicillines, qui sont généralement utilisées pour traiter les pneumopathies. Cependant, elle est efficacement combattue par des antibiotiques, tels les macrolides (azithromycine, érythromycine), les fluoroquinolones ou la rifampicine. À condition qu’ils soient prescrits rapidement.
Le traitement dure généralement entre 14 à 21 jours. La majorité des patients atteints sont pris en charge à l’hôpital, admis en soins intensifs ou en réanimation.
Quand le diagnostic et le traitement interviennent tôt, l’issue est favorable dans la majorité des cas.
Comment lutter contre l’exposition aux légionelles ?
Des gestes simples de désinfection permettent de réduire votre exposition aux légionelles. Voici quelques conseils pratiques et recommandations à appliquer chez vous au quotidien pour éviter les risques de contamination.
Entretenez votre système d’eau chaude (chauffe-eau, chaudière murale ou cumulus), les canalisations et systèmes d’air conditionné
Vérifiez que la température de l’eau chaude est supérieure ou égale à 50°C.
Faites entretenir votre système d'eau chaude une fois par an par un professionnel.
Nettoyez, détartrez (à l’aide d’une solution de vinaigre blanc) et désinfectez les flexibles de douche, pommeaux de douche et embouts des robinets, au moins une fois par an.
Remplacez les éléments de robinetterie vétustes.
Si vous utilisez des systèmes d’eau chaude collectifs : n’hésitez pas à informer le syndic ou votre propriétaire des problèmes rencontrés avec le réseau d’eau chaude, comme une baisse de température, par exemple.
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Gérez les périodes d'absence ou d’inutilisation
Lorsque vous partez en vacances ou que certaines installations sont inutilisées pendant une longue période, il est important de prévenir les risques associés à l'eau stagnante.
Pensez à faire couler de l'eau froide et de l'eau chaude au moins une fois par semaine dans les points d'eau peu utilisés (comme une salle de bains d'appoint, des bidets, etc.) et avant de les réutiliser, notamment la douche.
Avant de partir en vacances : assurez-vous que votre système d’eau chaude est correctement réglé.
Au retour de vacances : augmentez temporairement la température du chauffe-eau pour un nettoyage des canalisations et faites couler l’eau chaude et froide pendant quelques minutes.
Le risque de contamination des installations individuelles d’eau chaude par les légionelles est faible si ces mesures sont respectées.
Prenez soin des équipements d’eau et des dispositifs médicaux d’assistance respiratoire
Pour les dispositifs médicaux d’assistance respiratoire utilisés à domicile tels que les appareils d’oxygénothérapie ou ceux destinés à traiter l’apnée du sommeil, il est recommandé d’utiliser de l’eau stérile pour le nettoyage.
Si vous possédez un SPA, assurez-vous de nettoyer et de désinfecter régulièrement les filtres ainsi que le fond et les parois pour éviter le développement des bactéries. La baignade n’est recommandée que lorsque tous les équipements des différents espaces respectent les normes sanitaires.
L’augmentation récente des cas de légionellose souligne l’importance de cette maladie. Face à la nécessité d’une prise en charge rapide et appropriée, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures préventives efficaces. La prévention de la colonisation des réseaux d’eau par la bactérie Legionella pneumophila reste l’approche la plus fiable pour réduire les risques de contamination, pour protéger votre santé et assurer un environnement sûr et une sécurité sanitaire.
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