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Arthrose : si l’on tordait le cou aux idées reçues ?

« Mes genoux me font mal, il va pleuvoir ! », « L’arthrose, c’est la maladie des vieux », « Mes parents avaient tous les deux de l’arthrose, c’est mon tour : impossible de lutter » Qui n’a jamais entendu ces propos ? Sont-ils justes ou sont-ils le fruit de notre imagination ? Est-il vraiment impossible d’agir contre l’arthrose ? Démêlons ensemble le faux du vrai.
homme âgé avec de l'arthrose

Lorsque l’on évoque l’arthrose ou plus vulgairement « les rhumatismes », s’ensuit souvent un florilège d’idées reçues et de théories autour de la maladie qui peuvent se vérifier pour certaines mais relever parfois de la légende urbaine pour d’autres.

Mais qu’en est-il vraiment de cette pathologie dont souffre une partie de la population et existe-il des solutions pour s’en prémunir ? 

11 idées reçues farfelues autour de l’arthrose

1. L'arthrose est un signe normal de vieillissement

C’est faux puisque bien qu’elle soit plus fréquente avec l'âge, tous les seniors ne sont pas systématiquement impactés et certaines personnes commencent parfois à souffrir d'une arthrose du genou dès l'âge de 40 ans, voire plus jeunes encore. Par conséquent, le vieillissement n'est ni la cause ni le seul facteur de risque de cette maladie (d’autres facteurs rentrent aussi en jeu). 

2. L'arthrose est plus douloureuse lorsque le temps est humide

Vrai et faux concernant cette idée reçue répandue de longue date puisque rien ne prouve scientifiquement que l’humidité accroit les douleurs des patients. Pourtant, bon nombre d’entre eux déclarent souffrir plus quand il y a des changements brutaux de climat et l’arrivée de la pluie. 

3. La douleur n'est pas proportionnelle aux lésions

C’est vrai car aucune corrélation stricte entre des lésions d'arthrose observées sur des radiographies et les signes cliniques tels que douleur et perte de mobilité n’a été attestée à ce jour. 

Pour les malades, c'est la qualité de vie qui compte avant tout et cela demeure l’un des critères fondamentaux lors d'essais cliniques.

4. Les genoux et les hanches sont les plus touchés

Et bien c’est faux ! 

En effet, selon l’Inserm, c'est l'arthrose des mains (35% à 45% des cas) qui peut se traduire par des déformations irréversibles des doigts, celle du rachis (45% à 50% des cas), et enfin des genoux (30% des cas) et de la hanche (10% des cas) qui demeure la plus invalidante car elles engendrent des douleurs importantes et une perte sensible de la mobilité. 

L’arthrose de la colonne vertébrale est quant à elle fréquente chez les 65–75, mais elle reste le plus souvent silencieuse et ne provoque pas de douleur particulière.

5. Peut-on faire du sport avec une articulation arthrosique ?

Absolument vrai : le maintien d'une activité physique régulière (y compris sportive) est justement conseillé chez les patients arthrosiques et ce, dès lors qu’elle est pratiquée de façon modérée. 

Lorsque l'arthrose est installée de façon importante, il est néanmoins nécessaire de s’orienter vers des sports qui sollicitent le moins les articulations arthrosiques (on notera le cyclisme, la natation ou encore la marche qui remporte tous les suffrages).

Prudence avec les sports qui imposent des changements d'appui brutaux et des réceptions violentes (par exemple le jogging ou encore le tennis…).

6. L’alimentation joue un rôle

C’est à la fois vrai et faux puisque les études scientifiques ne confirment pas l’impact direct d’une alimentation spécifique pour soulager l’arthrose ou diminuer les crises. 

En revanche, le surpoids étant un facteur prépondérant, il est intéressant de limiter tous les aliments hypercaloriques afin de garder un poids normal.

Savez-vous que vous pouvez bénéficier d’un bilan avec un diététicien ou d’une prise en charge de consultations chez un nutritionniste selon le contrat de votre mutuelle 

7. Boire du lait augmente les douleurs de l'arthrose

C’est faux : longtemps accusé d’être inflammatoire, le lait de vache lorsqu’il est bien toléré permet un apport en calcium nécessaire à la santé osseuse.

8. Craquer ses doigts augmente le risque d’arthrose

C’est également faux et nous sommes dans ce cas-là en présence d’une légende urbaine, parce qu’il n’existe aucun lien, prouvé scientifiquement, entre le fait de faire craquer ses articulations et l’apparition de l’arthrose. 

9. C’est une maladie héréditaire

C’est à la fois vrai et faux : tout dépend de la localisation. Il existe, par exemple, une prédisposition concernant l’apparition de l’arthrose sur les doigts ou lorsque la maladie touche plusieurs articulations à la fois. 

D’autres études doivent encore explorer la piste génétique pour cette maladie parce qu’en plus de la partie héréditaire, l’environnement peut jouer un rôle très important dans son apparition.

10. Il existe des méthodes naturelles pour soigner l’arthrose

C’est aussi vrai et faux : des études montrent l’efficacité de certains compléments alimentaires pour gérer la douleur mais aussi prévenir la dégénérescence du cartilage mais il convient de s’assurer qu’ils n’aient pas d’effets secondaires en fonction d’autres pathologies associées. D’où l’importance de consulter son médecin traitant et de se référer à son pharmacien d’officine.

11. Les cures thermales sont efficaces pour soulager l'arthrose

Cela reste vrai et ce, bien que le sujet puisse faire polémique. Certains professionnels de santé estiment qu’une activité physique régulière reste tout aussi efficace. 

En revanche, pour d’autres spécialistes, cela fait partie de l'arsenal thérapeutique proposé aux patients : 79% des cures sont prescrites en orientation principale puisque leur efficacité a été attestée à maintes reprises. En effet, selon l’étude ThermArthrose, 50,8% des patients ayant fait une cure ont atteint un état d’amélioration important et l’amélioration de la douleur après 9 mois était 3 fois plus importante dans le groupe ayant fait une cure que dans le groupe témoin.

Après une cure thermale, une amélioration de la douleur et de la mobilité, et une baisse de la consommation de médicaments sont fréquemment observées.  Et plus particulièrement celles qui allient exercices de kinésithérapie en piscine, éducation thérapeutique et conseils diététiques. Pour autant, ce n'est pas le traitement miracle !

Selon votre contrat, votre mutuelle peut prendre en charge votre cure thermale.

L’arthrose et la réalité de la maladie

Finalement, qu’est-ce que l’arthrose ? 

L'arthrose est une affection dite mécanique qui se caractérise par une dégradation progressive du cartilage des articulations et des tissus voisins.

On distingue cette maladie selon deux niveaux : 

  • L’arthrose primaire ou idiopathique : la plus courante, elle ne touche généralement que des articulations spécifiques, comme la main, le genou ou les articulations de la hanche.

  • L’arthrose secondaire : elle concerne les maladies inflammatoires (arthrite rhumatoïde, goutte, lupus...) ou est issue des maladies métaboliques (diabète, hémochromatose). Elle peut également faire suite à une blessure, une chirurgie sur l’articulation, une anomalie articulaire congénitale ou un trouble métabolique (excès de fer ou excès de cuivre…).

Qu’il soit de niveau primaire ou secondaire, ce phénomène invisible mais douloureux et handicapant touche les principales articulations : 

  • La colonne vertébrale et de manière plus ciblée, les cervicales (le cou) ;

  • Le genou (gonarthrose) ;

  • La hanche (coxarthrose) ;

  • Le pouce (rhizarthrose) ;

  • L'épaule et la main ;

  • Et la cheville et le pied.

Il s’agit de la maladie articulaire la plus fréquente : au niveau mondial, elle concerne 10 % de la population (tous âges confondus) dont 10 millions de Français (selon l’Inserm).

Près de la moitié présentant une arthrose dite « symptomatique ».

C’est un réel problème de santé publique qui représente l’une des principales causes de la perte d’autonomie des personnes âgées. 

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Attention, il est fréquent de confondre arthrose et ostéoporose. Bien qu’elles soient toutes deux liées aux tissus osseux, retenez que l’ostéoporose se caractérise quant à elle par la perte de densité osseuse et des altérations de la microarchitecture des os. Ce qui fragilise les os et augmente le risque de fracture.

Quels sont les principaux facteurs de risque identifiés ?

Les facteurs de risque de développer cette maladie sont multifactoriels et peuvent varier d’un individu à l’autre. 

Ils sont essentiellement liés à :

  • L’avancée en âge : mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, les personnes âgées ne sont pas les seules concernées (45% des personnes atteintes ont moins de 65 ans). Cette maladie survient principalement après 50 ans : 65 % des plus de 65 ans sont touchés et 80 % des plus de 80 ans (selon l’Inserm).

  • L'excès de pression sur les articulations pour des motifs sportifs (la pratique mal contrôlée et intensive de certains sports, le surmenage des ligaments et des articulations qui entraîne des microtraumatismes des cartilages) ou professionnels (en cas de travail en position accroupie ou à genou, lors du port fréquent de charges lourdes) pendant de nombreuses années.

  • Les désordres métaboliques responsables de réactions inflammatoires et générés par le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle ou encore les anomalies du cholestérol et des triglycérides. 

  • La sédentarité, par défaut de stimulation mécanique des cartilages.

  • L’hérédité dans certains cas (par exemple, l’arthrose des mains).

  • Certaines maladies préexistantes de l’articulation (telles que la chondrocalcinose, l’ostéonécrose ou la polyarthrite rhumatoïde).

  • La fragilité naturelle du cartilage et certaines anomalies anatomiques ou séquelles de traumatisme proche des articulations.

Quels sont les symptômes de cette maladie ? 

Des symptômes physiologiques 

Les personnes souffrant d’arthrose évoquent principalement des douleurs, des gonflements, des raideurs et des difficultés à bouger l’articulation touchée

Les symptômes disparaissent en général pendant le sommeil mais les douleurs des articulations sont plus intenses au réveil (jusqu'à ce que les articulations s'échauffent) et après un exercice plus soutenu qu’à l'ordinaire (jardinage, bricolage, randonnée, etc.). 

La maladie évolue par poussées, des épisodes douloureux alternant avec des périodes d’accalmie. 

Dans les stades avancés, la mobilité des articulations devient limitée : difficultés à saisir et manipuler des objets, à se déplacer, à s'habiller, etc.

Auxquels s’ajoute une souffrance psychologique

Mais au-delà des douleurs physiques, l’arthrose a hélas des impacts négatifs sur le moral des personnes qui en souffrent et peut altérer la vie professionnelle, la vie de couple, la vie sexuelle et entraîner fatigue, isolement et dégradation de l’image de soi. 

L’arthrose n’est certes pas une fatalité mais une véritable maladie qui demeure la première cause d’altération de la qualité de vie chez les plus de 40 ans. 

N’hésitez pas à consulter un psychologue. Les consultations peuvent vous être remboursées par votre mutuelle.

Quid de l’arthrose dans le cadre professionnel ?

L’arthrose peut parfois altérer l’activité professionnelle puisqu’il s’agit d’une pathologie invalidante qui réduit la mobilité et entraîne des douleurs intenses, freinant les salariés dans la réalisation de leurs tâches et diminuant leurs performances.

Dans certains métiers où les articulations sont très sollicitées par des gestes répétitifs (travail à la chaîne, magasinier), l'arthrose peut parfois être reconnue comme maladie professionnelle.

Les absences engendrées peuvent par conséquent être nombreuses et il n’est pas rare qu’un patient qui souffre d’arthrose du genou par exemple soit opéré et reste en phase de rééducation durant une longue période.

Pour que leur carrière ne soit pas mise en jeu, il arrive parfois que certains patients demandent le statut de travailleur handicapé. A ce titre, les patients peuvent bénéficier d’un aménagement de poste et de formations spécifiques à leur nouvelle activité. 

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Parce que la prévention s’apprend, Prévaésio, le service prévention d'AÉSIO mutuelle, permet à ses adhérents, particuliers et professionnels, de devenir acteurs de leur santé. Un encouragement à vivre mieux, longtemps.

Quelles solutions pour préserver ses articulations ?

Bouger en pratiquant une activité physique adaptée

Bien qu’il n’existe à ce jour aucun traitement curatif, il subsiste cependant des moyens simples et efficaces pour retarder l’arrivée et l’évolution de cette maladie. 

Les bienfaits de l’activité physique adaptée ne sont plus à démontrer et la pratique de cette dernière s’avère particulièrement efficace. 

Parmi les activités les plus plébiscitées, on notera la marche (bien chaussé et de préférence sur un sol élastique type « terre battue » ou « chemins de terre ») et la natation. Il est recommandé aux sportifs aguerris de bien s’échauffer et d’adopter de bons gestes techniques afin d’éviter la surcharge des articulations. 

Toute autre activité physique type jardinage ou bricolage est également bienvenue si elle reste modérée et sur une période mesurée afin de ne pas sursolliciter les cartilages. 

La question du poids 

Puisque le surpoids, voire l’obésité peut être un facteur aggravant, il est vivement conseillé aux individus concernés d’envisager une perte de poids afin de limiter l’arrivée de l’arthrose du genou et ce, d’autant que la carte de l’alimentation équilibrée favorise le maintien en santé en général. 

Les massages pour soulager

On peut également prendre le temps de pratiquer un automassage des articulations en souffrance afin de calmer les douleurs et de lutter contre les raideurs : pour le genou, un léger palper-rouler ou une friction de la peau autour de la rotule, pour la hanche, des pressions glissées sur l’ensemble du pourtour de l’articulation, du haut de la cuisse au fessier et pour les doigts, effectuer des pressions douces de la base à l’extrémité.

Les orthèses

Enfin, en cas de crise inflammatoire sévère, il est préconisé d’immobiliser entre 2 et 3 jours maximum l’articulation à l’aide d’une orthèse adaptée (un appareil destiné à limiter les mouvements, disponible en pharmacie mais avant tout prescrit par le médecin traitant). 

Comment la soigne-t-on ?

On ne peut malheureusement pas guérir de l’arthrose mais il est possible de soulager les personnes qui en souffrent grâce à des traitements antalgiques pris par voie orale. 

La substance recommandée et généralement bien tolérée reste le paracétamol. En cas de douleurs plus intenses, ce sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou les médicaments contre la douleur « dérivés de l’opium » (à prendre selon un dosage modéré et prescrit puisque non sans danger) qui prennent alors le relais.

Lors d'arthrose sévère, les médecins spécialistes proposent à leurs patients des injections qu’ils effectuent directement dans l'articulation douloureuse : 

  • Des injections d'acide hyaluronique dans le genou permettant de soulager la douleur et de diminuer la gêne. 

  • Ou encore des injections de corticoïdes visent à calmer la douleur et réduire l'inflammation. 

D’autres médicaments sont parfois prescrits dans le but de préserver les cartilages et les médecins font également appel à la kinésithérapie ou à des cures thermales. 

Dans les cas les plus graves, un traitement chirurgical avec pose d’une prothèse articulaire peut s’avérer nécessaire, par exemple au niveau de la hanche ou du genou.

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Des pistes au cœur de la recherche 

Le milieu scientifique s’intéresse beaucoup à cette maladie à travers le monde et nourrit l’espoir de trouver demain des traitements efficaces contre les douleurs et le handicap, pour une amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes. 

Deux pistes de recherche sont particulièrement prometteuses : 

  • Réussir à identifier des facteurs biologiques qui permettraient de dépister l’arthrose avant que l’articulation ne commence à être endommagée, 

  • Réussir à stimuler le renouvellement des cellules du cartilage lorsque celui-ci est dégradé par l’arthrose.

Parce que nos articulations sont nos précieuses alliées, il est essentiel de leur porter une attention particulière tout au long de notre vie. 

En bougeant davantage, en adoptant de nouvelles habitudes alimentaires, elles seront à même de nous soutenir le plus longtemps possible et de prouver que l’arthrose n’est pas une fatalité.

Faisons un point ensemble sur vos besoins, pour déterminer la couverture santé qui répond à l'ensemble de vos besoins !

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Rédigé par : Isabelle LANTHEAUME