Hypokaliémie : comment remédier à un manque de potassium chez les personnes âgées ?

L’hypokaliémie, ou la baisse du taux de potassium dans le sang

Le potassium est un minéral essentiel à la bonne santé de l’organisme. Il entre notamment dans le fonctionnement du système nerveux et musculaire, contribue au maintien d’une pression sanguine normale, et joue un rôle dans la régulation. Chez certaines personnes, le taux de potassium dans le sang peut être plus faible que les valeurs considérées comme normales : les professionnels de santé utilisent le terme d’hypokaliémie pour qualifier ce déficit.

Les origines d’une carence en potassium

Trois mécanismes peuvent conduire à une carence en potassium, seuls ou en association.

Une diminution des apports en potassium peut s’expliquer par une alimentation inadaptée.  Plus souvent sujettes à une perte d’appétit, les personnes âgées peuvent entrer dans une logique de dénutrition et consommer trop peu d’aliments offrant une bonne teneur en potassium.

Une augmentation des pertes en potassium par l’urine ou par les selles. Les diurétiques (boissons, médicaments) ou des problèmes gastriques tels que des diarrhées peuvent aggraver ces pertes.

Une migration du potassium dans les cellules explique parfois une hypokaliémie. Ce transfert peut être causé par certains médicaments (insuline, b2 mimétiques, théophylline), par des troubles métaboliques, par la consommation excessive de caféine ou par le stress.

L’âge n’a pas une incidence directe sur une carence en potassium. Mais les seniors sont plus concernés par des pathologies ou par des médicaments qui augmentent les risques d’hypokaliémie :

• Un dysfonctionnement des glandes surrénales ;
• Une consommation de médicaments diurétiques pour traiter une insuffisance cardiaque ou une hypertension artérielle ;
• Une prise d’insuline dans le cadre d’un diabète.

Les conséquences d’une carence en potassium sur la santé

Une carence modérée de potassium peut entraîner certains signes tels qu’une faiblesse musculaire, des douleurs musculaires ou une fatigue chronique. Des spasmes, des picotements et des engourdissements sont aussi constatés.

L’hypokaliémie sévère a des effets potentiels dramatiques sur la santé, avec une arythmie cardiaque qui mène dans les cas les plus graves à un arrêt cardiaque, une destruction des muscles, une tétraparésie (atteinte partielle des 4 membres par une diminution des possibilités de contraction des muscles), une occlusion intestinale consécutive à une paralysie de l’intestin grêle, une rétention urinaire ou un arrêt respiratoire.

Une prise de sang pour détecter l’hypokaliémie

La plupart du temps, les personnes âgées confrontées à une carence en potassium ne souffrent pas de symptômes particuliers. L’hypokaliémie est habituellement détectée à l’occasion d’un bilan biologique qui met en évidence une concentration plasmatique de potassium (ion) inférieure à 3,5 mmol/L.

Un suivi médical régulier est la meilleure solution pour détecter une carence en potassium. Votre médecin traitant est votre interlocuteur de référence. Il peut vérifier votre tension artérielle, vous prescrire des bilans biologiques (prise de sang, analyse d’urine) et un électrocardiogramme pour contrôler votre rythme cardiaque.

Prévenir les carences en potassium chez les personnes âgées

Le déficit en potassium se traduit le plus souvent chez les seniors par un affaiblissement musculaire. Mais les conséquences peuvent être bien plus graves. Prévenir une hypokaliémie est essentiel pour préserver sa santé et gagner en confort de vie et en autonomie.

Des aliments riches en potassium

Une alimentation saine et équilibrée est la meilleure solution pour limiter les déficits de potassium. Certains aliments contiennent une forte teneur en potassium, et leur consommation régulière peut prévenir un déficit en compensant des pertes ou des troubles métaboliques. Vous pouvez notamment privilégier dans votre alimentation :

• Les fruits crus ou secs (bananes, avocats, grenades, abricots, pruneaux, pommes, etc.) ;
• Les oléagineux (amandes, noix, noisettes, etc.) ;
• Les légumes verts (épinards, blettes, etc.) ;
• Les légumineuses (haricots blancs et rouges, pois chiches, pois cassés, lentilles, etc.) ;
• Les poissons gras (morues, chinchards, etc.) ;
• Les tubercules (pommes de terre, patates douces, etc.) ;
• Le chocolat, le gingembre.

Une supplémentation en potassium

En présence d’une hypokaliémie sévère, votre médecin peut vous prescrire un apport complémentaire en potassium par voie orale. Dans les cas les plus graves, l’apport en potassium se fait par voie intraveineuse durant une hospitalisation.

Un suivi médical indispensable

Les problèmes de santé augmentent avec l’âge et peuvent dégrader considérablement votre confort de vie. Un déficit en potassium peut alors avoir des conséquences encore plus graves en survenant sur un terrain déjà fragile : les troubles de la tension artérielle liés à l’hypokaliémie sont par exemple potentiellement plus inquiétants chez une personne qui souffre d’affections cardiovasculaires.

Un suivi médical régulier est indispensable pour faire le point sur votre état de santé. En l’absence de problème de santé particulier, nous vous invitons à consulter au moins une fois par an votre médecin traitant, qui vous prescrira un examen sanguin s’il le juge nécessaire.