La prostate : un enjeu majeur de santé au masculin
Un organe discret et pourtant indispensable au système reproducteur
La prostate est une petite glande de l'appareil reproducteur masculin, mesurant en moyenne 3 centimètres de hauteur, 4 centimètres de largeur et 3 centimètres de profondeur. Située sous la vessie, elle entoure l’urètre et joue un rôle essentiel dans la fertilité : elle produit un liquide qui protège et facilite le transport des spermatozoïdes lors de l’éjaculation.
Avec l’âge, la prostate devient plus vulnérable. À partir de 50 ans, elle est particulièrement sujette à certaines pathologies :
La prostatite est une inflammation de la prostate qui peut être liée à une infection bactérienne ou survenir sans cause identifiable, ce que l’on appelle une prostatite idiopathique.
L’adénome ou hypertrophie bénigne de la prostate est une tumeur bénigne (non cancéreuse) qui se caractérise par une augmentation du volume de la glande.
Le cancer de la prostate le cancer le plus fréquent chez l’homme. Il est rare avant 50 ans et survient généralement après 65 ans, avec une majorité des cas autour de 70 ans. Détecté tôt, il présente un excellent pronostic avec un taux de survie à 5 ans d’environ 93 %.
Vous pouvez devenir acteur de la santé de votre prostate en adoptant certaines habitudes de vie : découvrez nos conseils et bonnes pratiques pour prendre soin de cet organe discret et précieux.
Une hygiène de vie adaptée pour prendre soin de sa prostate
Vous savez certainement qu’une alimentation saine, variée et équilibrée, vous aide à rester en forme et en bonne santé. Mais savez-vous qu’elle peut également jouer un rôle protecteur pour votre prostate ? Certains aliments sont particulièrement étudiés pour leurs effets potentiellement préventifs :
Les aliments à forte teneur en lycopène auraient un effet bénéfique sur votre prostate. Ce caroténoïde riche en antioxydants, présent notamment dans les tomates, les pastèques, les papayes et les pamplemousses, jouerait un rôle préventif dans le développement du cancer de la prostate selon plusieurs études scientifiques.
La lutéine, un autre caroténoïde que l’on trouve entre autres dans les avocats, les épinards ou les choux, pourrait participer à la protection de la prostate grâce à ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.
Les légumes qui contiennent des isothiocyanates, tels que les brocolis et les choux de Bruxelles, pourraient également aider à prévenir le cancer de la prostate en freinant la croissance des cellules cancéreuses et en soutenant les mécanismes de défense de l’organisme.
Les polyphénols contenus dans le thé vert pourraient également contribuer à réduire le risque de développer ce type de cancer, comme le suggèrent différentes études scientifiques.
D’autres aliments devraient à l’inverse être consommés avec modération :
Les viandes rouges, riches en graisses saturées, en nitrites/nitrates et en composés pro-inflammatoires après cuisson, seraient selon certaines études un facteur favorisant en cas de consommation excessive.
Les aliments riches en graisses saturées et trans, comme les fritures ou les produits ultra-transformés, augmentent les risques de développer une forme grave de cancer, en particulier dans le cadre d’un régime pauvre en fibres.
La consommation chronique d’alcool doit également être limitée, car elle peut contribuer à créer un terrain favorable à la formation de tumeurs malignes de la prostate.
Enfin, une alimentation trop riche en sucre peut avoir un impact indirect, en augmentant le risque de surpoids et de déséquilibres métaboliques, eux-mêmes associés à des troubles prostatiques.
En savoir plus pour adopter une alimentation équilibrée
La sédentarité augmente également la probabilité de développer un adénome ou un cancer de la prostate. L’étude de santé Nord-Trøndelag (HUNT) publiée en 2018 et portant sur un peu moins de 40 000 personnes a notamment mis en évidence une majoration du risque de développer un cancer colorectal, de la prostate ou du poumon chez les hommes qui associent une position assise prolongée et une faible activité physique.
L’âge et l’hérédité : deux facteurs de risque pour votre prostate
Adopter une hygiène de vie saine, faire du sport, manger équilibré… Toutes ces bonnes pratiques contribuent à vous garder en bonne santé. Mais elles ne suffisent pas à prévenir toutes les maladies, et vous pourriez tout de même développer l’adénome ou le cancer de la prostate.
L’âge est le principal facteur de risque : après 50 ans, les cas d’adénome et de cancer de la prostate deviennent en effet plus nombreux. Ces pathologies sont rares chez les hommes jeunes, mais leur fréquence augmente nettement à partir de la cinquantaine. Selon l’Institut national du cancer (Inca), les deux tiers des cas concernent des personnes de 65 ans et plus.
L’hérédité joue également un rôle important. Selon l’Association française d’urologie (AFU), 10 à 20 % des cancers de la prostate seraient liés à une prédisposition génétique. Le risque est particulièrement élevé si plusieurs membres de la famille proche (père, frère, oncle) ont été touchés, en particulier avant 65 ans.
L’origine ethnique : les hommes d’origine africaine présentent un risque plus élevé.
L’exposition professionnelle à certains pesticides, notamment le chlordécone, augmente aussi le risque.
Les symptômes qui peuvent alerter
Certains signes doivent vous inciter à consulter :
Besoins fréquents d’uriner, notamment la nuit ;
Difficultés pour uriner ou rétention urinaire ;
Présence de sang dans les urines ou dans le sperme ;
Jet d’urine faible ou sensation de vidange incomplète ;
Douleurs persistantes dans le bas du dos ou le bassin ;
Troubles érectiles.
Ces symptômes peuvent être liés à une augmentation du volume de la prostate, qu’elle soit bénigne (adénome) ou liée à une tumeur.
Un dépistage et un suivi médical adaptés à votre situation personnelle
Deux examens peuvent être pratiqués pour dépister un cancer de la prostate :
Le toucher rectal, souvent jugé inconfortable mais indolore, permet d’évaluer le volume, la consistance et l’aspect de la surface de la glande prostatique.
Une prise de sang permet de mesurer le taux du PSA, un antigène prostatique spécifique, dont l’augmentation peut signifier la présence d’une tumeur au niveau de la prostate.
Ces deux examens présentent des limites :
Le toucher rectal manque de précision, car seules les tumeurs palpables peuvent être détectées par ce biais ;
Le dosage du PSA n’est pas toujours fiable, car une valeur haute peut résulter d’affections bénignes, tandis qu’à l’inverse, une tumeur peut se développer sans élévation du taux.
En cas d’anomalie, le médecin peut recommander :
une biopsie ciblée ;
ou un bilan radiographique (IRM, scanner).
Ces examens ne sont pas systématiques dans un cadre de dépistage national, car ils présentent certaines limites. Mais ils sont entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie (ticket modérateur et éventuels dépassements pris en charge selon votre complémentaire).
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Nous vous recommandons plus particulièrement de consulter si des cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués dans votre famille ou si vous êtes en présence de ces signes : besoin fréquent d’uriner, notamment la nuit, fuites urinaires, jet d’urine faible et sensation de ne pas avoir vidé complètement votre vessie, présence de sang dans les urines ou des troubles érectiles. Ces symptômes peuvent en effet être liés à une augmentation du volume de la prostate, consécutive à un adénome ou une tumeur.
Nous vous invitons dans tous les cas à en parler avec votre médecin traitant ou votre urologue, qui vous renseignera sur l’opportunité de réaliser un dépistage. Pour vous accompagner, vous pouvez également vous tourner vers l’Association nationale des malades du cancer de la psrostate (ANAMACaP).








