Cancer anal : symptômes, causes et traitements

Cancer anal : de quoi parlons-nous ?
Les cancers colorectaux regroupent deux localisations principales : le cancer du côlon et le cancer du rectum. Ils constituent la grande majorité des cancers du tube digestif bas. Le cancer de l’anus, bien que situé dans une zone anatomiquement proche, n’appartient pas à cette catégorie. Il est beaucoup plus rare (environ 2 % des cas) et présente des facteurs de risque spécifiques, notamment l’infection par le papillomavirus humain (HPV). Cette distinction explique que sa prise en charge médicale et ses traitements diffèrent de ceux du côlon et du rectum.
Comme tout cancer, il peut concerner n’importe qui, même si l’âge reste un facteur déterminant : plus de 95 % des cancers surviennent après 50 ans (source : Chiffres clés du cancer colorectal – Service de chirurgie générale et digestive, Hôpital Saint-Antoine). Les femmes sont davantage touchées que les hommes : en 2018, 76 % des cas concernaient des femmes, contre 24 % des hommes (source : Santé publique France, 2018).
Quelles peuvent être les causes du cancer anal ?
Le principal facteur de risque du cancer anal est l’infection persistante par le virus du papillome humain (HPV), en particulier les types 16 et 18, déjà connus pour être responsables du cancer du col de l’utérus. Les rapports sexuels anaux non protégés ne constituent pas en soi une cause directe, mais ils favorisent la transmission du HPV et donc le risque d’infection persistante.
D’autres causes ou facteurs favorisants sont également identifiés :
Un système immunitaire fragilisé, par exemple chez les personnes atteintes du VIH.
Le tabagisme qui affaiblit le système immunitaire.
Les antécédents de lésions précancéreuses ou de cancers liés au HPV (col de l’utérus, vulve, pénis).
Les inflammations chroniques de la zone anale, telles que les fissures persistantes, les fistules ou abcès anaux récidivants, ainsi que certaines maladies inflammatoires comme la maladie de Crohn, peuvent également favoriser le développement d’un cancer anal.
Quels sont les symptômes du cancer anal ?
Les symptômes peuvent être discrets au début et se confondre avec des maladies bénignes comme les hémorroïdes. C’est pourquoi un diagnostic médical précoce est essentiel.
Les symptômes les plus fréquents sont :
Des saignements rectaux (sang rouge vif dans les selles),
Des douleurs anales persistantes,
Des sensations de masse, de gêne ou de boule dans l’anus,
Des démangeaisons ou écoulements anormaux,
Des troubles du transit (constipation, diarrhée inhabituelle),
Des ganglions gonflés au niveau de l’aine.
Si ces symptômes persistent plus de quelques jours, il est important de consulter rapidement votre médecin traitant qui vous orientera vers un gastro-entérologue/proctologue. Lorsqu’il est détecté tôt, le cancer colorectal guérit plus de 9 fois sur 10.
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Comment prévenir le cancer anal ?
La prévention repose essentiellement sur la lutte contre l’infection au HPV :
La vaccination HPV (proposée aux filles et aux garçons dès l’adolescence, et recommandée jusqu’à 26 ans dans certains cas).
L’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels pour réduire le risque de transmission. Vous vous protégerez par la même occasion des autres IST.
Le sevrage tabagique
La surveillance médicale régulière, notamment chez les personnes immunodéprimées.
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Comment diagnostiquer le cancer de l’anus ?
Le diagnostic du cancer de l’anus commence en général par un examen médical. Le médecin pose des questions sur les antécédents du patient et réalise un toucher rectal pour vérifier s’il existe une anomalie.
Si une lésion est repérée, une petite partie du tissu est prélevée (biopsie) puis analysée en laboratoire pour savoir si elle est cancéreuse.
Si le cancer est confirmé, des examens d’imagerie (scanner, IRM, etc.) sont réalisés. Ils permettent de voir la taille, la forme et la position de la tumeur, et de vérifier si la maladie s’est propagée, afin de préparer le traitement le plus adapté.
Quels sont les traitements du cancer anal ?
Le traitement dépend du stade du cancer, de la taille de la tumeur et de l’état de santé général du patient.
Les principales options thérapeutiques sont :
La radio-chimiothérapie : association de radiothérapie et de chimiothérapie, considérée comme le traitement de référence dans un stade précoce,
La chirurgie : réservée aux cas résistants ou récidivants,
Les thérapies ciblées et immunothérapies, en cours de développement pour certaines formes avancées.
La réponse de la maladie aux traitements varie d’un patient à l’autre. Un suivi médical régulier après traitement est indispensable pour dépister rapidement une éventuelle récidive.
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Vivre avec et après un cancer anal
Le cancer anal peut avoir un impact important sur la qualité de vie, notamment en raison des effets secondaires des traitements (douleurs, troubles digestifs, fatigue). Un accompagnement pluridisciplinaire est donc essentiel :
Suivi médical régulier.
Prise en charge de la douleur.
Soutien psychologique.
Accompagnement nutritionnel, afin de limiter les troubles digestifs.
De nombreuses associations de patients proposent également une écoute et un partage d’expériences pour aider à mieux vivre la maladie au quotidien.
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Le cancer anal est rare mais en augmentation, principalement lié à l’infection par le HPV. Ses symptômes, souvent confondus avec des maladies bénignes, nécessitent une vigilance particulière. La prévention (vaccination, protection lors des rapports, arrêt du tabac) joue un rôle clé pour réduire les risques. En cas de diagnostic, les traitements actuels permettent de bonnes chances de guérison, à condition d’être pris en charge tôt.
Parlez-en à votre médecin si vous présentez des symptômes persistants : un dépistage précoce peut sauver des vies.