#Santé-environnementSanté publique et prévention

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Médecine préventive : prévenir plutôt que guérir

La médecine préventive incarne l’adage « Mieux vaut prévenir que guérir ». En formulant des conseils pratiques sur des questions telles que l’hygiène, l’alimentation, la lutte contre la sédentarité et les addictions, elle permet de prévenir l’apparition de certaines affections. Tour d’horizon d’un champ transversal de la pratique médicale à ne pas sous-estimer !

Les différentes formes de la médecine préventive

Pour mieux comprendre ce qu’est la médecine préventive, nous devons d’abord définir précisément les buts qu’elle poursuit. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la notion de santé ne se limite pas à l’absence de maladie ou d’infirmité, mais correspond à « un état de complet bien-être physique, mental et social ».

Cette approche globale implique d’agir bien au-delà du seul cadre médical. Il s’agit non seulement de limiter l’apparition de troubles ou de pathologies, mais aussi de favoriser l’équilibre physique, psychique et social de chacun. Les actions mises en œuvre doivent ainsi permettre à chaque individu de préserver sa qualité de vie, de renforcer ses capacités d’adaptation et de se sentir pleinement acteur de son bien-être.

L’OMS distingue trois niveaux de prévention, qui correspondent à différents moments du parcours de santé : avant l’apparition d’une maladie, lorsqu’elle débute, et après qu’elle s’est installée.   

Sur le même sujet

Prévaésio

En savoir plus sur la prévention chez AÉSIO mutuelle

La prévention primaire : prévenir l’apparition d’un problème de santé

La prévention primaire regroupe l’ensemble des actions destinées à éviter qu’une maladie ne survienne. Elle vise à réduire les facteurs de risque au sein de la population, en agissant à la fois sur les comportements individuels et sur l’environnement. Adopter une bonne hygiène de vie, avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière ou l’arrêt du tabac, permet par exemple de renforcer la santé de chacun.

Cette démarche inclut des mesures collectives, comme la lutte contre la pollution ou la réglementation de certaines substances nocives, telles que les pesticides et les perturbateurs endocriniens. Enfin, les campagnes de vaccination jouent également un rôle essentiel dans la prévention de nombreuses maladies infectieuses, comme la grippe, le papillomavirus ou les pathologies infantiles.

La prévention secondaire : freiner le développement d’une maladie

La prévention secondaire intervient lorsqu’un problème de santé commence à se développer, parfois sans symptôme apparent. Elle a pour objectif de détecter la maladie à un stade précoce, afin de pouvoir agir rapidement et d’en limiter l’évolution.

Elle repose notamment sur des actions de dépistage ciblées, comme la mammographie pour le cancer du sein. Elle s’appuie aussi sur un suivi médical régulier, assuré par le médecin traitant ou un spécialiste, qui permet de repérer certains signes d’alerte. Par exemple, une hypertension artérielle peut être décelée lors d’un simple examen de routine, ce qui permet de prévenir efficacement les complications cardiovasculaires. Un bilan sanguin peut quant à lui révéler des anomalies comme une anémie avant l’apparition de symptômes. Enfin, un contrôle de la tension oculaire permet de détecter un glaucome à un stade précoce, évitant ainsi une dégradation progressive de la vue. 

La prévention tertiaire : mieux vivre avec un problème de santé

La prévention tertiaire s’adresse aux personnes déjà atteintes d’une maladie chronique ou ayant traversé un épisode de santé grave, comme un infarctus, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un cancer. Son objectif est de limiter les complications, les séquelles ou les rechutes, afin de préserver la qualité de vie au quotidien et de maintenir l’autonomie.

Elle repose sur un accompagnement global et personnalisé, qui peut inclure des soins de rééducation, un suivi psychologique, une adaptation du mode de vie ou des traitements de fond. Par exemple, après un infarctus du myocarde, un programme de réadaptation cardiaque pluridisciplinaire peut être proposé. Il associe des exercices physiques encadrés, des conseils nutritionnels, un soutien psychologique et une sensibilisation à l’importance des médicaments prescrits. Ce type de parcours permet de réduire les risques de récidive et aide la personne à retrouver une meilleure autonomie au quotidien. 

Sur le même sujet

AESIO mutuelle

En savoir plus sur la prise en charge des affections longue durée (ALD) par votre mutuelle

La médecine préventive, à la fois globale et de proximité

La médecine préventive s’appuie à la fois sur des actions de grande ampleur et sur un accompagnement individualisé. Elle fait ainsi partie intégrante de notre quotidien, même si nous n’en avons pas toujours conscience.

La médecine de ville, au cœur de la prévention de proximité

Une consultation annuelle avec votre médecin traitant est recommandée quel que soit votre âge. Un examen clinique et un entretien médical permettent de repérer précocement d’éventuels problèmes de santé ou facteurs de risque. Si besoin, des examens complémentaires peuvent être prescrits pour affiner le diagnostic ou orienter la prise en charge.

Les plus jeunes bénéficient d’une attention toute particulière, avec 20 examens de santé effectués pendant l’enfance et l’adolescence. Réalisés par un médecin généraliste ou un pédiatre, ils sont intégralement remboursés par l’Assurance maladie obligatoire sans avance de frais, hors dépassements d’honoraires éventuels.

En fonction de vos facteurs de risque, vous pourrez être amené à consulter régulièrement des médecins spécialistes. Par exemple, un suivi ophtalmologique est recommandé chez les personnes diabétiques afin de prévenir les complications au niveau de la rétine. De même, un bilan cardiologique peut être proposé en cas d’hypertension artérielle ou de cholestérol élevé, pour limiter les risques d’accident cardiovasculaire. 

Sur le même sujet

Service AESIO

Découvrir le service deuxième avis médical proposé par votre mutuelle

Des campagnes de sensibilisation nationales ou internationales

La médecine préventive repose aussi sur des campagnes de sensibilisation auxquelles nous sommes tous exposés. Ces messages, relayés à la télévision, à la radio, sur internet ou dans l’espace public, visent à modifier durablement les comportements individuels et à réduire les facteurs de risque à l’échelle collective.

Certains slogans nous sont familiers, comme « Manger cinq fruits et légumes par jour », « Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas », et nous connaissons tous, fumeurs ou non fumeurs, les messages de prévention inscrits sur les paquets de cigarettes : « Fumer tue », « Fumer provoque le cancer ». De même, la mention « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé », obligatoire sur toutes les publicités pour boissons alcoolisées, fait partie de ces rappels préventifs omniprésents.

D'autres campagnes mettent l’accent sur l’importance de connaître les gestes de premiers secours, comme savoir alerter, pratiquer un massage cardiaque ou utiliser un défibrillateur. Bien qu’elles soient souvent associées à des situations d’urgence, ces actions relèvent de la prévention secondaire : elles visent en effet à limiter les conséquences d’un accident ou d’un malaise en intervenant le plus tôt possible.

Ces campagnes, nationales ou internationales, jouent un rôle central dans la diffusion d’informations essentielles pour la santé publique. Elles viennent compléter le travail des professionnels de santé sur le terrain, en sensibilisant le plus grand nombre aux bons réflexes à adopter au quotidien.

Des dispositifs publics et spécialisés pour renforcer la prévention

Des dispositifs et des structures institutionnelles jouent un rôle essentiel dans la prévention en santé, en agissant auprès de publics spécifiques, dans des contextes ciblés, tout en complétant l’action du système de soins.

La médecine du travail, par exemple, est un acteur clé de la prévention. Elle protège en effet la santé des salariés en identifiant les risques professionnels, en adaptant les postes de travail et en favorisant les actions de dépistage ou de vaccination en entreprise. Elle relève principalement de la prévention primaire, mais peut aussi intervenir en prévention secondaire lorsqu’un problème de santé débute.

Les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) proposent quant à eux un accompagnement anonyme et gratuit en matière de santé sexuelle. Ils interviennent dans la prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST), en proposant un accompagnement confidentiel et personnalisé. Ces centres jouent un rôle crucial pour faciliter l’accès à la prévention auprès des populations les plus vulnérables ou éloignées du système de santé classique.

D’autres structures s’inscrivent également dans cette dynamique. Les centres de protection maternelle et infantile (PMI), par exemple, assurent le suivi préventif des enfants de moins de 6 ans et accompagnent les femmes enceintes.

Ces dispositifs spécialisés agissent en complémentarité, en développant une prévention adaptée aux réalités sociales, professionnelles et territoriales de chacun. 

Consultez régulièrement notre agenda !

Nous éditons également un magazine en ligne où vous trouverez des conseils pratiques pour améliorer votre qualité de vie, préserver votre bien-être et votre autonomie :   

Rédigé par : Benjamin Thiers

A lire aussi