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Comment vivre avec le syndrome de l’intestin irritable ?

On estime qu’entre 9 et 12 % de la population française souffre de troubles fonctionnels intestinaux, dont 5 % de syndrome de l’intestin irritable. Trouble sans gravité, il nuit toutefois fortement au quotidien de ceux qui en sont atteints. Découvrez quelques conseils pour mieux vivre avec.

Le syndrome de l’intestin irritable (SII), aussi appelé dysbiose ou colopathie fonctionnelle, est un trouble chronique qui se traduit par des maux de ventre, des épisodes de diarrhée ou de constipation, et une sensation récurrente de ballonnement. Il se présente le plus souvent sous la forme de poussées de douleurs entrecoupées de périodes de rémission. Bien qu’il soit sans gravité, il peut altérer significativement la qualité de vie des personnes qui en souffrent.

Que se passe-t-il dans votre corps ?

Lors de la digestion, l'organisme absorbe la majorité des nutriments dont il a besoin. L'intestin grêle et le côlon se contractent pour permettre aux aliments de bien avancer. Ainsi, le rôle du microbiote intestinal sur notre santé est de mieux en mieux connu et reconnu. On sait désormais qu’il joue un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques. Les résidus des aliments digérés finissent dans le côlon pour devenir les selles. Dans le cas du SII, plusieurs anomalies surviennent dans le processus.

Un problème de contractions 

En voulant aider le passage des aliments, l'intestin grêle et du côlon peuvent produire des contractions trop fortes ou, à l’inverse, trop faibles. Ces derniers avancent alors trop rapidement ou trop lentement, générant une diarrhée ou une constipation.

Une hypersensibilité intestinale

Avec un intestin plus sensible que la moyenne, vous avez des sensations de ballonnements, des flatulences, des contractions de l'intestin. Le SII augmente, par ailleurs, la perméabilité de la paroi intestinale. Il permet ainsi aux molécules pro-inflammatoires présentes dans le tube digestif de pénétrer dans votre organisme, causant une réaction inflammatoire diffuse.  

Un écosystème intestinal perturbé 

Suite à la consommation de nourriture, des anomalies se multiplient au niveau de flore digestive et entraînent une surproduction de gaz digestifs qui perturberaient la digestion, favorisant les réactions inflammatoires.

Quels sont les symptômes ?

Il y a trois types de symptômes courants.

Les maux de ventre

Il s’agit du symptôme le plus fréquent. Vous ressentez une sensation de barre en travers du bas ventre, semblable à une crampe ou à un spasme. En général, ces douleurs surviennent après le repas ou au réveil et cessent lorsque vous allez aux toilettes. Elles peuvent durer de quelques heures à quelques jours mais sont, en général, absentes la nuit.

Les ballonnements abdominaux

Également fréquents, les ballonnements abdominaux se font ressentir après les repas et représentent une gêne importante, surtout si vous portez des vêtements serrés. Au maximum, il s'agit d'une tension abdominale permanente, difficilement supportable, avec distension du ventre.
Les gaz et les liquides se déplaçant difficilement à l’intérieur du tube digestif, ce qui se traduit par l’émission de borborygmes (bruits produits par le déplacement des gaz dans l’intestin ou l’estomac). Comme pour la douleur, la production de gaz ou de selles réduit la sensation de ballonnements.  

Les troubles du transit intestinal

Les troubles du transit intestinal se manifestent le plus souvent par une constipation, mais vous pouvez aussi être touché par des diarrhées. Trois formes de SII peuvent ainsi être observées : 

  • Diarrhée prédominante ;
  • Constipation prédominante ;
  • Alternance diarrhée-constipation.

Ces trois symptômes apparaissent et disparaissent au gré des périodes de crise et de rémission, mais sont présents au moins 1 jour par semaine sur une durée de 6 mois au moins.

Des complications ?

Le SII n’entraîne pas de complications particulières à long terme. Avoir un SII n’augmentera pas votre risque de souffrir d’autres maladies de l’intestin (maladie de Crohn, cancer du côlon, rectocolite hémorragique…). Il ne nécessite pas de chirurgie et ne diminue pas votre espérance de vie.
Néanmoins, il peut avoir un fort impact sur votre vie quotidienne perturbant, par ses crises, votre vie sociale et professionnelle et par conséquent votre état mental. De plus, le SII peut se coupler à :

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Quelles sont les causes ?

Comme de nombreux syndromes, les symptômes du SII peuvent être déclenchés ou favorisés par l'anxiété, l'angoisse, le stress et la fatigue (changements dans le quotidien, voyages, rupture, deuil…). De plus, le repos et les vacances semblent réduire la fréquence et l’intensité des crises. 
D’autres facteurs peuvent entrer en compte : en France, en Europe et en Amérique du Nord, le SII touche trois femmes pour un homme et le diagnostic se fait souvent entre 20 et 40 ans.
Des facteurs alimentaires comme des repas non équilibrés, trop copieux, des aliments non tolérés ou une infection intestinale peuvent causer ou amplifier les symptômes. Néanmoins, dans la plupart des cas, il est très difficile de rattacher une cause précise au syndrome. Les causes sont extrêmement variables en fonction des personnes.  

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Comment le traiter ?

En raison du nombre élevé de causes et de facteurs différents, il n’existe pas de traitement spécifique du SII, néanmoins vous pouvez : 

Adapter votre alimentation

  • Tenez un journal afin d’identifier les aliments déclenchant les symptômes. Le plus souvent il peut s’agir de légumineuses (pois, lentilles, haricots secs...) ou de choux (chou vert, brocoli, choux de Bruxelles…), mais aussi d’aliments à base de lactose ou de gluten. Par ailleurs, les légumes crus sont souvent mal tolérés, de même que les aliments acides tels que les agrumes, la tomate, le chocolat, ainsi que le café, le thé, l’alcool.
  • Optez pour un régime pauvre en FODMAPs : Les FODMAPs sont des sucres dits fermentescibles que l’intestin a du mal à absorber et qui vont avoir tendance à fermenter sous l’action des bactéries. Or, cette fermentation entraîne des problèmes digestifs. Le régime en lui-même consiste à réduire la fréquence et la quantité globale des aliments qui en sont riches sans pour autant les exclure totalement de votre alimentation.
  • Luttez contre la constipation : pour cela essayez de consommer le plus possible des fibres facilement digestibles (légumes et fruits cuits…), buvez de d’eau au fur et à mesure de la journée et pratiquez une activité physique régulièrement. 
  • En cas de diarrhée : limitez votre consommation de fibres, ainsi que celles des produits laitiers et ceux contenant de la caféine. Enfin évitez les sucreries contenant du sorbitol (un édulcorant au pouvoir sucrant).
  • En cas de ballonnements : réduisez votre consommation de crudités et d’aliments favorisant la production de gaz intestinaux (comme les légumineuses par exemple), avalez moins de boissons gazeuses, prenez le temps de bien mâcher à table et limitez les chewing-gums.

Attention : ne faites pas de restrictions alimentaires exagérées et parlez-en au préalable avec votre médecin traitant ! 

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Les médicaments

En cas de forte constipation, il est possible que votre médecin vous prescrive des laxatifs de manière temporaire. Si, au contraire, vous souffrez de diarrhée, des ralentisseurs du transit intestinal sur une courte période sont judicieux. 

Pour des maux de ventre persistants, des médicaments dits « antispasmodiques » peuvent vous être prescrits pour vous soulager. Toutefois leur efficacité varie en fonction des patients. Une cure de probiotiques, qui rééquilibre votre flore intestinale, apporte un réel (ré)confort pour une grande partie des personnes touchées.

Les gélules contenant de l’huile de menthe poivrée auraient aussi démontré une certaine capacité à soulager les spasmes digestifs, les douleurs abdominales et les flatulences.

Des techniques de relaxation

Le stress et l’anxiété pouvant être des facteurs déclencheurs, des séances de relaxation ou de psychothérapie peuvent vous aider à mieux gérer vos émotions et ainsi réduire les symptômes du SII.

Il existe diverses manières d’apprendre à se détendre et certaines sont plus surprenantes que d’autres.

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Rédigé par : CHEVALIER Clotilde