Faut-il vraiment toujours respecter les dates de péremption ?

Quels sont les différents types de date de péremption ?

La date limite de consommation (DLC)

La date limite de consommation, que vous reconnaîtrez grâce à la mention "À consommer jusqu’au" suivie d’une date précise, est réservée aux aliments frais et périssables. Parmi les produits soumis à cette règle stricte, on retrouve :

• Les viandes crues (bœuf haché, volaille...), les poissons frais.

• Les produits laitiers frais (yaourts non pasteurisés, fromages à pâte molle, crème fraîche).

• Les plats préparés réfrigérés et les charcuteries sous vide.

Une fois cette date dépassée, la consommation de ces aliments représente un réel danger pour la santé, même s’ils ont l’air normaux.

La date de durabilité minimale (DDM)

La date de durabilité minimale, qui équivaut à la mention "À consommer de préférence avant", s’applique aux produits non périssables ou peu fragiles. Contrairement à la DLC, cette date n’indique pas un risque sanitaire. Elle concerne donc des produits beaucoup plus stables, pour lesquels le dépassement de la date ne constitue pas un danger immédiat, mais peut altérer les qualités gustatives, nutritionnelles et la texture du produit.

On retrouve cette indication sur :

• Les produits secs (pâtes, riz, lentilles, farine).

• Les conserves (légumes en boîte, soupes en conserve, poissons en boîte).

• Les produits lyophilisés et en poudre (café, chocolat en poudre, lait infantile).

• Le chocolat, les biscuits et les confiseries.

Ces aliments restent généralement consommables plusieurs mois, voire années après la DDM, tant que leur conditionnement est intact et qu’ils sont conservés correctement.

Quels sont les risques en cas de dépassement des dates ?

Les aliments à la DLC : attention aux intoxications

Les aliments soumis à une DLC présentent des risques sanitaires sérieux lorsqu’elle est dépassée. Ces produits sont souvent frais  et très sensibles aux variations de température ou aux contaminations. Cette date indique la limite absolue après laquelle la consommation peut présenter des risques pour la santé, car les aliments concernés peuvent devenir un terrain propice à la prolifération de bactéries pathogènes.
Les bactéries les plus courantes en cas de dépassement de la DLC sont :

• Listeria monocytogenes (présente dans les fromages au lait cru, charcuteries, poissons fumés) : elle peut provoquer des infections sévères, notamment chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.

• Salmonella (souvent retrouvée dans la viande, les œufs et les produits laitiers) : elle entraîne des gastro-entérites sévères avec diarrhées, fièvre et vomissements.

• Escherichia coli (dans la viande hachée mal conservée, les produits laitiers non pasteurisés) : responsable d’infections intestinales qui peuvent être graves chez les jeunes enfants et les personnes fragiles.

Ces toxines, comme celles produites par Clostridium botulinum, peuvent vous provoquer des symptômes graves comme des vomissements, une paralysie musculaire ou, dans les cas extrêmes, des troubles respiratoires. La conservation joue également un rôle crucial : un produit à DLC mal réfrigéré peut devenir dangereux avant même la date indiquée. Ces risques existent même si l’aliment semble encore comestible. En effet, l’odeur, la couleur ou la texture ne suffisent pas toujours à déceler la présence de bactéries.

Les aliments à la DDM : plus de peur que de mal

Après la DDM, le produit reste consommable, à condition qu’il ait été correctement conservé. Mais il peut perdre en qualité. En règle générale, il est possible de les consommer sans risque durant plusieurs mois ou même années, selon leur nature et leur conditionnement.

Ce qu’il vous faut retenir, c’est que la DDM vous garantit une meilleure expérience de consommation. Par exemple, un paquet de riz ou de pâtes peut être consommé sans problème plusieurs années après la DDM, tant que l’emballage est intact. De même, une boîte de conserve de légumes ou de fruits peut rester consommable pendant 5 à 10 ans après sa DDM, à condition que la boîte ne soit pas rouillée ou percée.

Les épices perdent progressivement leur arôme, mais elles ne présentent aucun danger pour la santé. Un poivre moulu ou un curry datant de plusieurs mois après la DDM sera simplement moins parfumé.

Les huiles, par exemple, peuvent être utilisées jusqu’à un an après leur DDM, à condition qu’elles aient été conservées à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Vous avez des doutes suite à la consommation d’un aliment ? Consultez votre médecin traitant. Vous avez des symptômes, tels que vomissement ou la diarrhée, appelez les urgences.

Comment limiter le gaspillage alimentaire tout en gardant la santé

Comment vérifier la comestibilité des aliments après la date ?

Pour vous éviter de jeter inutilement un aliment, il est important de vérifier son état. Si vous avez un doute, commencez par examiner l’emballage. Un emballage bombé, percé ou abîmé  est souvent un signe que le produit n’est plus consommable. En effet, les produits emballés sous vide ou dans des barquettes scellées, comme le saumon fumé ou la charcuterie ou encore la viande, nécessitent une vigilance particulière. Si la DLC est dépassée, la barquette peut parfois sembler bombée, un signe qu’un gaz produit par des bactéries s’est formé à l’intérieur. Dans ce cas, le produit doit être jeté immédiatement.

Ensuite, observez l’aspect général du produit. Par exemple, pour un fromage à pâte dure comme le Comté ou le Parmesan, une légère moisissure peut être retirée, et le reste du fromage peut toujours être consommé.

Les œufs sont pour beaucoup d’entre nous une source d’incertitudes. Pourtant il existe un test très simple pour vérifier la fraicheur de vos œufs. Plongez-les dans un bol d’eau. Si l’œuf reste au fond, il est encore frais. En revanche, s’il remonte à la surface, il est temps de le jeter.

Adoptez ces gestes pour lutter contre le gaspillage alimentaire 

Pour mieux gérer vos aliments et limiter le gaspillage, une optimisation de votre organisation est souvent efficace. Placez les produits proches de leur date de péremption à l’avant de votre réfrigérateur ou de vos placards pour les consommer en priorité. Si vous avez acheté des produits frais en grande quantité, pensez à les congeler avant qu’ils n’atteignent leur DLC. Par exemple, une viande fraîche peut être conservée au congélateur pendant plusieurs mois sans perdre en qualité.

Les fruits trop mûrs ne doivent pas être jetés pour autant. Transformez-les en compotes, smoothies ou gâteaux. Les légumes flétris peuvent être intégrés dans une soupe ou un gratin. En adoptant ces gestes simples, vous pouvez considérablement réduire votre gaspillage alimentaire tout en faisant des économies.