#Changer de regard

Temps de lecture estimé : 3mn

La descente d'organes : un défi pour de nombreuses femmes

Vous ressentez des sensations de pression dans le bas-ventre, un inconfort, des douleurs lombaires, des problèmes urinaires ou intestinaux ? Vous êtes peut-être concernée par un prolapsus, appelé aussi descente d’organes.
Femme se tenant le ventre avec ses mains

Souvent méconnue et sujette à des préjugés, cette affection peut impacter votre qualité de vie.  AÉSIO mutuelle vous aide à comprendre ces symptômes.

Qu'est-ce que la descente d’organes ? 

La descente d'organes se produit lorsque les muscles et les tissus qui soutiennent les organes pelviens, tels que l'utérus, la vessie et le rectum, deviennent affaiblis. Cela peut résulter de divers facteurs comme les grossesses multiples, l’accouchement, le vieillissement, la ménopause, l’obésité, un gros effort ou une chirurgie pelvienne.

Il peut vous arriver de remarquer une boule lorsque que vous faites votre toilette. Cette boule peut grossir et même sortir au niveau de la vulve, à l’entrée du vagin, notamment après un effort ou une quinte de toux. Si vous n’y prêtez pas attention, cela peut s’aggraver et vous gêner de manière importante. Quand la boule est sortie, elle peut s’infecter, saigner et aussi y associer des fuites urinaires.

La descente d'organes est une problématique typiquement féminine qui touche environ 40 % des femmes âgées de plus de 50 ans. Seulement 10 % à 20 % des femmes consultent et reçoivent un traitement, selon les Hospices civils de Lyon.

Quel examen pour savoir si on a une descente d'organes ?

L'examen gynécologique peut détecter un prolapsus génital. Pour confirmer ce diagnostic et mesurer son importance, le médecin va vous examiner debout puis sur sa table d’examen en position gynécologique. À l’aide de ses doigts, il va pouvoir sentir cette boule et apprécier sa taille. Il va même pouvoir la voir si elle est sortie de la vulve.
Il vous demandera, pour compléter son diagnostic, si vous avez des fuites urinaires, de tousser ou de pousser, comme pour aller à la selle, afin de mieux comprendre quels sont les organes atteints. 

Il existe plusieurs types de prolapsus génitaux, selon les organes déplacés : 

  • Le prolapsus utérin désigne la descente de l’utérus vers l’orifice vulvaire voire son extériorisation.
  • Le prolapsus de la vessie est un affaissement de la vessie dans le vagin.
  • Le prolapsus de l’urètre est caractérisé par la descente de l’urètre dans le vagin, plus fréquent chez la femme âgée et les petites filles.
  • Le prolapsus rectal correspond à la descente du rectum dans le vagin, dû à des facteurs tels que les accouchements difficiles, la ménopause et l’âge.
  • Le prolapsus de l’intestin, descente de l’intestin grêle dans le vagin, s’observe chez les femmes ménopausées ou celles ayant accouché.

En cas de descente d'organes diagnostiquée, les options de traitement dépendent de la gravité des symptômes et de votre qualité de vie. Des approches non invasives, telles que la physiothérapie pelvienne, peuvent être recommandées, mais dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être envisagée.

AÉSIO mutuelle

Quels remboursements chez le gynécologue ?

Découvrez les remboursements chez le gynécologue et choisissez la complémentaire santé adaptée avec AÉSIO mutuelle pour un suivi optimal de votre santé féminine. Cliquez ici pour en savoir plus !

Quel traitement choisir pour soigner la descente d’organes ?

Vous pouvez soigner le prolapsus de diverses manières : meilleure hygiène de vie, rééducation du périnée, port d'un pessaire, qui est un dispositif introduit dans le vagin dans le but de maintenir les organes pelviens (vessie, rectum, utérus) à leur place... Une surveillance est nécessaire.

Les différents traitements, leurs avantages et les risques de complications vous sont expliqués par votre gynécologue. Le projet thérapeutique dépend de l'importance de l’affection, de votre âge, de vos attentes et de vos plaintes. La chirurgie est utile lorsque la gêne occasionnée par le prolapsus génito-urinaire est importante ou si les traitements conservateurs (mesures hygiéno-diététiques, rééducation et pessaire) ne sont pas suffisants. 

Les traitements conservateurs visent à contrôler l’évolution du prolapsus génito-urinaire. Ils sont réservés aux cas modérés : 

Les mesures hygiéno-diététiques

  • Adoptez une alimentation équilibrée et perdez du poids si nécessaire ;
  • Adaptez l’activité physique. Remplacez les activités sportives brutales (jogging, tennis… par de la natation ou de la gymnastique douce). Ne soyez pas sédentaire ;
  • Evitez le port de charges lourdes ;
  • Contrôlez votre toux ;
  • Prévenez ou traitez la constipation chronique ;
  • Gérez les efforts de poussée aux toilettes ;
  • Renforcer les muscles pelviens par des exercices tels que les exercices kegel.

La rééducation périnéale en cas de prolapsus génital

Afin d’améliorer le confort et de diminuer les sensations de pesanteur, la rééducation vous apprend à gérer les activités quotidiennes et les techniques d’auto-rééducation. Pratiquée par un(e) kinésithérapeute ou une sage-femme, la rééducation vise à renforcer la musculature périnéale et à ralentir l’évolution du prolapsus génital. Elle consiste à entraîner les muscles du plancher pelvien et peut être associée à des impulsions électriques par voie vaginale ou rectale. Elle vise aussi à corriger les anomalies des comportements concernant la miction (en cas de troubles urinaires) et la défécation (en cas de constipation).

L'utilisation d'un pessaire

Un pessaire est un dispositif intravaginal le plus souvent en silicone. Il est inséré au fond du vagin. Une fois placé dans le vagin, il permet de maintenir vos organes et de limiter ainsi la gêne fonctionnelle du prolapsus. Vous apprenez à le mettre en place et à le retirer selon les conseils de votre médecin. Le pessaire peut être utilisé à tout âge, par toutes les femmes. Il en existe différentes tailles et formes (pessaires en forme de cube ou plus généralement en forme d’anneau).

Si vous devez porter un pessaire, votre médecin traitant, gynécologue, sage-femme ou kinésithérapeute vous aidera à déterminer le bon modèle pour vous. Vous pourrez en tester plusieurs avant de trouver celui qui vous convient le mieux.

Faut-il opérer un prolapsus génital ?

L’opération, réalisée par un urologue ou un chirurgien obstétricien, permet de repositionner correctement la vessie, le vagin, l'utérus et le rectum dans le petit bassin et de compenser les défaillances du plancher pelvien (périnée) par soutènement ou suspension des organes.

Dans quel cas y recourir ? Lorsque vous êtes gênée par ses symptômes très handicapants ou après l’échec de la rééducation ou du port d'un pessaire, la chirurgie vous est proposée pour traiter le prolapsus génito-urinaire, en l'absence de contre-indications à l'anesthésie et à la chirurgie. 

Il existe plusieurs techniques chirurgicales, la plus adaptée étant choisie en fonction de l’état de santé de la patiente et de son âge :

La chirurgie par voie abdominale

Cette technique est la plus souvent utilisée chez la femme jeune. Le chirurgien utilise une bandelette faisant office de bretelle : c’est ce que l’on appelle la promontofixation qui suspend l’organe qui a glissé du ligament qui se trouve en avant de la colonne vertébrale. Cette intervention est réalisée par coeliochirurgie.

La chirurgie par voie vaginale

Pour cette opération, le chirurgien n’utilise pas de prothèse, il incise le vagin et pratique des sutures des ligaments et des muscles du bassin.

Une autre technique, exclue pour les femmes plus jeunes ou ayant des relations sexuelles, est réalisée par voie vaginale, uniquement pour les personnes âgées et fragiles. Il s’agit de fermer le vagin de façon définitive. Dans ce cas, la pénétration vaginale n’est plus possible.

Les jeunes femmes et les hommes peuvent-ils être concernés par la descente d’organes ?

Les jeunes femmes peuvent également être touchées par la descente d'organes, bien que cela soit plus fréquent chez les femmes plus âgées. Sont notamment concernées les femmes ayant vécu une ou plusieurs grossesse(s), un accouchement, celles victimes d’obésité, celles ayant subi une chirurgie pelvienne, un stress des muscles pelviens ou encore sujettes à des prédispositions génétiques.

Bien que la descente d'organes soit plus fréquente chez les femmes, les hommes peuvent également en être affectés. Chez les hommes, cette condition est souvent appelée prolapsus génital masculin ou descente d'organes pelviens masculins. Cependant, elle est beaucoup moins courante que chez les femmes.

Les causes de la descente d'organes chez les hommes peuvent inclure le vieillissement, la chirurgie pelvienne, la présence d'une hypertrophie de la prostate (prostate élargie), des antécédents de constipation chronique, ou des troubles du tissu conjonctif.

Les symptômes peuvent varier, mais peuvent inclure une sensation de pesanteur ou de pression dans le rectum ou la région génitale, des problèmes urinaires ou des difficultés à contrôler les selles.

Le traitement de la descente d'organes chez les hommes est similaire à celui des femmes : physiothérapie pelvienne, dispositifs de soutien, ou dans certains cas, intervention chirurgicale.

Il est important que les hommes qui suspectent une descente d'organes consultent un professionnel de santé pour obtenir un diagnostic précis et des recommandations appropriées de traitement.

Sur le même sujet

Quels tarifs chez les médecins généralistes et spécialistes ?

Lorsque vous prenez rendez-vous chez un médecin généraliste ou spécialiste, savez-vous à quel secteur il appartient ?
Découvrez la grille de prix des médecins conventionnés pour des consultations en métropole, dans le respect du parcours de soins coordonnés.

Quels professionnels consulter en cas de suspicion de descentes d’organes ?

Plusieurs professionnels de la santé sont impliqués dans le diagnostic, la gestion et le traitement de la descente d'organes, selon la gravité des symptômes et la spécificité de la situation :

  • Gynécologue ou obstétricien : ces médecins spécialisés dans la santé reproductive des femmes peuvent diagnostiquer la descente d'organes, discuter des options de traitement, et, dans certains cas, effectuer des interventions chirurgicales si nécessaire.
  • Urologue : spécialisé dans les troubles du système urinaire, il peut accompagner autant les hommes que les femmes présentant des symptômes urinaires liés à la descente d'organes.
  • Gastro-entérologue : si les symptômes de la descente d'organes sont liés à des problèmes intestinaux, un gastro-entérologue peut être impliqué dans l'évaluation et la prise en charge.
  • Physiothérapeute pelvien spécialisé dans la rééducation des muscles pelviens, il pourra vous conseiller des exercices spécifiques et des thérapies pour renforcer les muscles affaiblis.
  • Chirurgien : dans certains cas, en particulier lorsque la descente d'organes est sévère et nécessite une intervention chirurgicale, un chirurgien spécialisé en gynécologie ou en urologie peut être impliqué.
  • Sage-femme : elle peut également jouer un rôle, en particulier lorsqu'il s'agit de discuter des options de traitement pour les femmes enceintes ou récemment accouchées.
  • Infirmière spécialisée : les infirmières spécialisées peuvent aider dans le suivi des traitements et fournir des conseils aux patients.

Il est important de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis et pour discuter des options de traitement adaptées à votre situation individuelle. Le choix du professionnel de la santé dépendra souvent des symptômes spécifiques que vous ressentez et de vos antécédents médicaux.

service aésio

Prévaésio

Découvrez le service de prévention santé, qui s'adresse à tous les adhérents, et qui vous accompagne à chaque étape de votre vie.
Une service en inclusion, quel que soit le contrat.