Le foie, un allié essentiel contre le SOPK

Pour 1 femme sur 10, le sigle SOPK est bien connu, et ce qu’il implique aussi. SOPK signifie « syndrome des ovaires polykystiques ». Il s’agit de la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer, première cause d’infertilité féminine. Elle s’accompagne de symptômes très variables d’une femme à l’autre. Le plus souvent, on retrouve des cycles menstruels irréguliers, une pilosité excessive et des troubles de l’ovulation.
À ces symptômes s’ajoute un facteur mis en lumière par une récente étude britannique : les femmes atteintes de SOPK auraient deux fois plus de risques de développer une stéatose hépatique métabolique (MASH) – nommée auparavant stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Alors, comment expliquer ce lien ? Et comment protéger son foie au quotidien lorsque l’on est concernée ? Voici ce qu’il faut savoir sur le lien entre SOPK et MASH (ex-NASH).
Le SOPK et ses complications
Le SOPK est provoqué par un dérèglement hormonal d’origine ovarienne ou au niveau de l’hypophyse (glande située à la base du cerveau). Concrètement, les ovaires secrètent trop d’hormones sexuelles masculines, les androgènes, et plus particulièrement la testostérone. Ces hormones sont d’ordinaire produites en faible quantité chez les femmes. Avec le SOPK, le taux de testostérone est donc plus élevé, ce qui perturbe le métabolisme.
Les symptômes associés peuvent apparaître dès les premières règles. Le diagnostic du SOPK peut d’ailleurs être posé à la suite d’une consultation pour des troubles du cycle menstruel. Mais il existe un symptôme plus méconnu de la maladie.
L’excès d’androgènes, ou hyperandrogénie, peut provoquer une accumulation de graisses. Celle-ci, à son tour, favorise une résistance à l’insuline (insulinorésistance). Les femmes atteintes de SOPK ont donc plus de risques d’être en surpoids ou obèses, et de développer un diabète.
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Quel est le lien entre SOPK et MASH ?
De son côté, la MASH se traduit par une accumulation des graisses dans les cellules du foie. C’est ce qui lui vaut d’ailleurs son surnom de « maladie du foie gras ». Mais en réalité, cette maladie est liée, entre autres facteurs, à une alimentation trop riche en sucres : consommés en trop grande quantité, ces sucres sont transformés en graisse et stockés par le foie.
Généralement, la MASH est associée à ce qu’on appelle le syndrome métabolique. Ce syndrome se caractérise, notamment, par une augmentation des graisses au niveau du ventre et/ou une glycémie trop importante.
De même, le SOPK prédispose à ce syndrome métabolique, y compris chez les femmes qui ne sont pas en surpoids ou obèses, pour plusieurs raisons :
L’excès d’androgènes et l’insulinorésistance favorisent l’accumulation de graisses au niveau du foie ;
La maladie peut entraîner une inflammation chronique, qui affecte également la santé du foie.
C’est ce qui explique que les femmes atteintes du SOPK ont plus de risques de développer une MASH.
Les superpouvoirs du foie
Le foie joue un rôle essentiel pour notre organisme :
Il filtre les toxines et les déchets du sang ;
Il régule le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines ;
Il participe à la production et à la régulation de certaines hormones, comme les œstrogènes.
Lorsque le foie va mal, c’est alors tout le corps qui se dérègle. Chez les femmes atteintes du SOPK, la santé du foie est particulièrement importante, puisqu’il contribue à la gestion de l’insuline et à l’équilibre hormonal. Il est donc essentiel d’en prendre soin pour éviter des complications. Outre le risque de MASH, il peut s’agir :
D’une augmentation des enzymes hépatiques,
De troubles métaboliques, comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires,
D’une fibrose hépatique…
Comment protéger son foie quand on a un SOPK ?
Il n’existe pas à ce jour de traitement du SOPK. Mais il est possible, en revanche, d’adopter de bonnes habitudes au quotidien pour prendre soin de son foie. À commencer par l’alimentation :
Privilégiez des aliments à index glycémique bas, comme les légumes verts, les légumineuses et les céréales complètes ;
Evitez les sucres rapides et les aliments ultratransformés, souvent bourrés de sucres cachés ;
Consommez des « bonnes » graisses, comme les oméga-3 que l’on retrouve par exemple dans les poissons gras ;
Réduisez votre consommation d’alcool, pour éviter de surcharger votre foie.
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Avoir une alimentation variée et équilibrée associée à une activité physique dynamique de 30 minutes par jour vous permet de maintenir votre capital santé, ainsi que de limiter bon nombre de maladies ou blessures.
Concrètement, comment faire ?
La pratique d’une activité physique régulière est également importante. Pour votre santé de manière générale, mais aussi pour celle de votre foie. L’exercice aide à réduire l’accumulation de graisses, à combattre l’inflammation de l’organisme et améliore la sensibilité à l’insuline. Même 30 minutes seulement d’activité physique par jour peuvent suffire (des activités du quotidien comme le bricolage, le jardinage, ou plus sportives comme la marche, le vélo, la gym, la natation…) !
Enfin, la prévention des maladies hépatiques passe aussi par un suivi médical régulier, même sans projet de grossesse. L’objectif est de pouvoir les dépister le plus tôt possible, par exemple avec des bilans sanguins qui incluent les enzymes hépatiques. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin pour mettre en place une prise en charge adaptée.
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Les 3 questions à Pascal Mélin, hépatologue, président de SOS Hépatites France
Quel éclairage apporte cette étude britannique sur le SOPK ?
Les études épidémiologiques faites depuis 2019 montrent qu’une MASH est présente chez 42 % des femmes atteintes de SOPK. Mais jusque-là, il y avait débat : comme il s’agit essentiellement de femmes en situation d’obésité, on ne voyait pas un lien direct de la MASH avec le SOPK, plutôt avec l’obésité donc. Ce qui est très intéressant dans l’étude britannique, c’est qu’elle montre un processus physiologique : il y a des gènes mis en cause, des anomalies génétiques transmises de mères en filles que l’on peut repérer. Et elle confirme que c’est bien l’hyperproduction d’hormones mâles qui entraîne les symptômes du SOPK.
Comment prévenir et traiter les risques de MASH chez les femmes atteintes de SOPK ?
La meilleure façon de prendre soin de son foie, c’est déjà, tout simplement, de prendre conscience que l’on en a un. Et ça veut dire savoir dans quel état il se trouve, en consultant un hépatologue. Dans un cas sur deux de SOPK, il y a un risque que le foie soit en situation de souffrance.
En termes de traitement, à l’heure actuelle, on n’est pas encore au stade où des médicaments s’avèrent efficaces. Mais on s’aperçoit, par exemple, que les analogues du GLP-1, utilisés pour traiter le diabète de type 2, peuvent aider à lutter contre la MASH. Il y a toutefois une chose sur laquelle on peut réellement agir : essayer de faire perdre du poids aux femmes en situation d’obésité pour limiter le risque de MASH.
Les symptômes de la MASH sont-ils les mêmes quand elle est liée au SOPK ?
Oui, si on cherche une atteinte hépatique. Mais dans le SOPK, ce problème est souvent mis de côté. Il faut aussi comprendre que les symptômes associés surviennent en général à différents moments de vie. Elle se manifeste à la puberté par des cycles irréguliers, après 20-25 ans par l’obésité, puis le diabète, l’hypertension artérielle et le syndrome métabolique vers 40-45 ans…
Donc tout l’enjeu, quand il y a une suspicion de SOPK, c’est de faire le point, autant au niveau endocrinien et gynécologique, qu’au niveau hépatique. C’est pour ça que nous plaidons pour que des centres experts soient créés dans chaque région, avec des consultations multidisciplinaires.
L’objectif est d’avoir en même temps plusieurs spécialistes, qui vont pouvoir faire un bilan global pour savoir quelle prise en charge adopter.
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