Le diabète, un risque vasculaire accru chez la femme
Les femmes ont-elles plus de risques de développer un diabète que les hommes ?
Nous pourrions penser que le diabète est plus fréquent chez la femme que chez l’homme parce que le diabète est souvent associé à une obésité, plus fréquente chez la femme.
En réalité, la femme développe le diabète de type 2 à un niveau de poids plus élevé que chez l’homme.
Le diabète a-t-il des symptômes différents chez la femme ?
Il ne se manifeste – avec des signes cliniques : uriner souvent et avoir soif en particulier – que quand la glycémie est vraiment élevée, à plus de 2,5 g/l de sang. À savoir qu’une personne est déjà considérée comme diabétique à partir de 1,26 g/l.
Diabète et troubles gynécologiques
Dans la plupart des cas, la maladie ne se manifeste pas différemment chez la femme. On retrouve donc, comme chez l’homme, les symptômes caractéristiques du diabète : augmentation du besoin d’uriner, soif intense, fatigue importante…
Mais chez la femme, le diabète peut aussi entraîner des troubles gynécologiques, qui peuvent affecter leur sexualité et leur bien-être.
- Sécheresse vaginale : le diabète et la prise de certains traitements peuvent perturber la lubrification naturelle des muqueuses. De la sécheresse, des irritations et des sensations de brûlure peuvent apparaître et rendre les rapports sexuels douloureux.
- Infections génitales : le diabète entraîne la présence de sucre dans les urines (glycosurie). Ce sucre crée un environnement idéal pour le développement des champignons et des bactéries. Les femmes diabétiques sont donc plus souvent touchées par des mycoses vaginales ou des infections urinaires. Ces infections peuvent provoquer des démangeaisons, des pertes et là encore, des douleurs pendant les rapports sexuels.
Quelles sont les idées reçues au sujet du diabète chez la femme ?
On ne peut pas parler véritablement d’idées reçues. En revanche, il est possible d’identifier une représentation erronée du sujet, à savoir que le risque vasculaire est prédominant chez les hommes, les femmes, elles, étant protégées « par leurs hormones » (et donc jusqu’à la ménopause).
Le danger ? Minimiser cette problématique chez la femme. Pour preuve, le sort de la femme a été moins bien étudié que celui de l’homme dans les études de prévention cardiovasculaire, études qui ont montré que les femmes faisaient moins souvent l’objet d’une protection vasculaire. Une certaine discrimination par conséquent !
Or, il se trouve que l’écart d’événements vasculaires entre les sexes est moindre quand il y a un diabète (sans doute parce que le pourcentage de masse adipeuse est plus élevé chez la femme).
Conséquences du diabète chez la femme sur la santé vasculaire
Chez la femme, les hormones comme les œstrogènes protègent le cœur et les vaisseaux sanguins. Mais en cas de diabète, cette protection disparaît. Les femmes diabétiques ont donc autant, voire plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires que les hommes.
Elles sont notamment plus exposées aux risques d’infarctus ou d’AVC. Le diagnostic est aussi souvent plus tardif, ce qui peut aggraver ces complications. C’est pourquoi il est essentiel pour les femmes diabétiques d’avoir un suivi médical régulier.
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Y a-t-il une fragilité particulière à certaines périodes de la vie de la femme ?
Assurément oui. Si l’on peut prendre du poids à tout âge de la vie, et révéler alors un diabète, il y a des périodes à risque à cet égard :
- au début de la vie de couple, où l’on peut vivre avec un peu d’insouciance… L’équilibre alimentaire peut alors être mis un peu de côté ;
- au cours des grossesses : la vie est sans doute plus fatigante, les femmes ont nécessairement moins de temps pour elles, notamment pour pratiquer une activité physique ;
- à la ménopause, tout au moins quand elle est mal supportée, physiquement ou psychiquement (la prise de poids n’est sinon pas inéluctable) ;
- enfin, après le départ des enfants de la maison, un départ qui peut être assez mal vécu par les parents, en particulier par la mère.
Le diabète chez la femme enceinte
Pendant la grossesse, certaines femmes développent un diabète gestationnel. Il s’agit d’une forme de diabète qui apparaît uniquement pendant la grossesse et disparaît après l’accouchement.
Le dépistage du diabète gestationnel s’effectue généralement au premier trimestre. Une prise de sang est réalisée pour mesurer la glycémie à jeun. La valeur normale doit être en dessous de 0,92 g/L.
Un seco,d dépistage a lieu au deuxième trimestre, entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée, avec un test de tolérance au glucose. La glycémie est normale si les valeurs ne dépassent pas :
- 0,92 g/L à jeun,
- 1,80 g/L une heure après la prise de glucose,
- 1,53 g/L après deux heures.
Ce type de diabète peut avoir des conséquences pour la mère et le futur enfant, et nécessite une surveillance régulière. Des mesures simples peuvent aussi être adoptées pour limiter les risques : alimentation équilibrée et adaptée à la grossesse, activité physique…
Est-il possible de prévenir la survenance du diabète chez la femme ?
Oui, précisément en faisant attention à l’évolution de son poids, lors des périodes à risque évoquées ci-dessus, ainsi que dans les cas d’antécédent personnel de diabète gestationnel et familial de diabète : la prise de poids vient alors révéler un diabète latent, à l’instar d’une face jusqu’alors cachée de l’iceberg.
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