Toux : quelle est la véritable action des sirops ?

Chaque année, les mois d’hiver charrient leurs lots de rhumes, états grippaux et autres irritations des voies respiratoires. Premier réflexe en cas de toux bénigne, sèche et non chronique : l’achat d’un sirop antitussif. Mais que valent-ils réellement ?

Un homme en écharpe rouge prend du sirop pour la toux

La toux est un réflexe naturel de défense pour expulser les mucosités ou les agents irritants des voies respiratoires. Elle peut être aiguë, chronique, sèche ou grasse. C’est un symptôme fréquent chez l’adulte, mais encore plus chez l’enfant, avec un pic de fréquence à 6 ans. Le plus souvent, elle est due à une infection virale, mais la toux peut être provoquée par d’autres maladies : reflux gastro-œsophagien, asthme, allergie…

De l’avis du Vidal, source de référence des médecins, les sirops pour toux grasses, dont l’effet est de diminuer la viscosité des sécrétions et faciliter leur expectoration, ne sont pas considérés comme « indispensables » car tousser permet naturellement le drainage. Les toux sèches, quant à elles, ne permettent pas d’évacuer et fatiguent l’organisme.

Qu’en est-il des sirops antitussifs contre les toux sèches et non chroniques ?

Ils ont pour objectif de réduire le réflexe de tousser en agissant au niveau du système nerveux ou en apaisant les inflammations et les irritations localement.

On distingue 4 familles de sirops contre la toux sèche et modérée aux actions antispasmodiques, adoucissantes ou antiseptiques. Dans tous les cas, vous devez vous remettre à l’avis de votre médecin traitant. Ces sirops ne doivent pas être pris plus de quelques jours :

Les antitussifs opiacés à base de codéine, de dextrométorphane, d'éthylmorphine (ou codéthyline) ou de noscapine, dispensés uniquement sur ordonnance. Les antitussifs opiacés augmentent le seuil de déclenchement du centre de la toux en inhibant certains neurones associés.
Les antitussifs antihistaminiques bloquent les récepteurs se trouvant sur les cellules bronchiques. Ils sont généralement prescrits aux patients dont la toux est d'origine allergique. Provoquant de la somnolence, ils sont privilégiés pour calmer les toux nocturnes.
Il existe également des antitussifs homéopathiques, ou de phytothérapie à base de plantes.
Et des sirops ne contenant ni opiacés ni antihistaminiques pour ceux qui ne les supportent pas.

Une efficacité remise en question

Bien connus pour évaluer les bénéfices-risques des médicaments, les experts français de la revue Prescrire estiment que « pour soulager une toux liée à une infection respiratoire aiguë, aucun médicament n'a une efficacité démontrée nettement meilleure que des mesures autres que médicamenteuses ». En d’autres termes, du miel (à éviter chez les enfants en bas âge pour risque de botulisme), un sirop de fruit ou encore une tisane de thym seraient tout aussi valables.

Outre-Manche, l’avis semble aussi tranché, voire sévère. Selon Le British Medical Journal, qui a mené une revue des études sur les sirops en vente libre : en majorité, leur efficacité ne se distingue pas de celle du placebo et lorsqu'elle apparaît supérieure, elle reste encore discutable.

Quid des solutions naturelles maison ?

Si l’on en croit nos aïeuls, les remèdes maisons contre les petits maux de santé auraient tout de bon. Mais que dit vraiment la science ?

Des chercheurs de la Faculté de médecine de Genève (IuMFE) ont demandé à plus de 1000 personnes ce qui soulageait naturellement leur gorge. Sans surprise, le miel, le thym et le citron arrivent en tête, suivis par le thé et le lait chaud.

En 2020, une nouvelle étude venait conforter ce qu’Hippocrate annonçait dès l’antiquité : grâce à ses qualités antimicrobiennes, anti-inflammatoires et antioxydantes, le miel a un effet bénéfique sur les toux sèches des adultes.

Pour l’Organisation Mondial de la Santé, le thym, doté de propriétés antispasmodiques, a aussi fait ses preuves contre la toux. L’Agence européenne du médicament ajoute que, pour les adultes et les enfants de plus de douze ans, les mélanges de feuilles de thym et de racines de primevère (Primula veris ou P. elatior) auraient « un usage médicalement bien établi contre la toux ».

Gare aux effets indésirables des sirops contre la toux

Parce qu’ils détiennent des principes actifs ou des excipients, les antitussifs, même homéopathiques, peuvent générer des réactions allergiques, parfois graves comme ceux à base de pholcodine, heureusement interdits en France, depuis septembre 2022.

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Mieux manger pour moins tousser

On y pense rarement, mais il existe un lien entre alimentation et toux. À nous d’opter pour le bon régime !

Explications et conseils de Corinne Allioux Goldfarbe, naturopathe, iridologue à l’Institut de formation des médecines douces, auteure de « Trouver son rythme grâce à la naturopathie », Editions Jouvence.

De quelle manière notre alimentation agit sur des inflations comme la toux ?

Il faut comprendre que plus l’intestin est enflammé plus il devient poreux, libérant les toxines vers d’autres voies de sortie comme la peau ou les poumons. Dans le cas de la toux, un régime adapté permet de renforcer le système immunitaire, de lui apporter les nutriments nécessaires et d’éviter d’entretenir l’inflammation.

Quels sont les aliments à fuir et ceux à privilégier pour calmer l’irritation ?

En premier lieu, éliminer ce qui aggrave l’inflammation : alcool, sucre qui perturbent la flore intestinale et les produits laitiers pour les personnes sensibles, car ils ajoutent des toxines. Pas d’excès de féculents non plus à cause du gluten qui crée des encombrements au niveau des poumons. Je recommande une alimentation à base de fruits, de légumes, de céréales complètes, et de protéines légères, associés à de bonnes huiles (huile d’olive, de colza, de sésame, de noix…).

À part le thym et le miel, quels autres ingrédients naturels sont bons à boire pour calmer la toux ?

Bien s’hydrater avec de l’eau tiède est essentiel lorsqu’on tousse. La mauve, la guimauve ou encore le plantain ont des effets apaisants. Ces plantes peuvent être consommées en tisanes seules ou mélangées, voire associées à une cure de propolis (produit végétal naturel produit par les abeilles et, que l’on extrait après la récolte du miel).