Qu’est-ce que la NASH ?
Aussi appelée « maladie du foie gras », la stéatose hépatique non-alcoolique (NASH) désigne une accumulation de graisse dans les cellules du foie, associée à une inflammation de l’organe. Par définition, la NASH n’est pas liée à une consommation régulière et excessive d’alcool, contrairement à l’hépatite alcoolique. Pendant longtemps, cette maladie a été associée aux États-Unis, où près de 25 % de la population en souffrent selon l’American Liver Foundation. Mais elle touche aujourd’hui de plus en plus de personnes en France. La NASH est même « en train de devenir la première cause de greffe du foie en France », alerte Pascal Mélin, hépatologue et président de la fédération SOS Hépatites.
Y a-t-il des profils à risque ?
En France, 8 millions de personnes sont atteintes par la maladie dans sa forme plus ou moins avancée, parmi lesquelles 200 000 ont un risque élevé de développer un cancer du foie, voire une cirrhose. Dans les cas les plus graves, une transplantation du foie peut être nécessaire.
Si l’on ne connaît pas encore précisément les facteurs de risques qui peuvent conduire à une NASH, certains profils semblent toutefois plus exposés. C’est le cas notamment des personnes en surpoids ou en situation d’obésité, qui peuvent déjà avoir des graisses au niveau du foie. De même, les personnes qui présentent un trouble métabolique (diabète, taux élevés de cholestérol…) doivent être plus vigilantes.
« Les chercheurs s’intéressent aussi aux personnes qui ont eu un cancer et ont été traitées par chimiothérapie. Comme leur métabolisme est perturbé par le traitement, lorsqu’elles reprennent du poids, elles ont tendance à stocker de la graisse au niveau du foie au lieu de faire du muscle », ajoute Pascal Mélin.
Comment éviter la NASH ?
Plus largement, la NASH est liée à une trop grande sédentarité et une alimentation déséquilibrée, trop riche en sucres. « On parle de maladie du foie gras, mais en réalité, c’est plutôt le sucre qui est impliqué, puisqu’il est transformé en graisse par notre organisme pour être stocké », explique Pascal Mélin. « Nous pouvons, de nous-mêmes, avoir tendance à rajouter du sucre dans notre alimentation, en buvant par exemple beaucoup de sodas. Mais les produits alimentaires extra-transformés contiennent aussi de nombreux sucres cachés. On ne les identifie pas forcément parce qu’ils sont nommés différemment (sirop de vanille…) ».
À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement pour soigner la NASH, même si certains sont à l’étude. Mais il est possible d’agir avant qu’il ne soit trop tard, en adoptant de bonnes habitudes, à la portée de tous. « La seule façon de prévenir cette maladie, c’est de modifier ses comportements alimentaires et de pratiquer une activité physique régulière », confirme Pascal Mélin.
Au quotidien, il est donc préférable de privilégier une alimentation variée, qui limite les sucres. Il peut s’agir notamment de consommer moins de produits transformés, en prenant l’habitude de cuisiner plutôt que d’acheter des plats préparés. Si besoin, on peut consulter un nutritionniste pour rééquilibrer son alimentation durablement. Pour éviter les sucres cachés, enfin, il est aussi important d’apprendre à décrypter les étiquettes des produits que nous achetons. Mais l’alimentation seule ne suffit pas. Alors, en complément d’un régime alimentaire équilibré, on chausse ses baskets pour faire de l’exercice physique le plus souvent possible. Idéalement, il est recommandé de marcher au moins 30 minutes par jour.
L’importance de la prise en charge
Au-delà de la prévention, le diagnostic est essentiel pour prendre en charge cette maladie et éviter ses complications. Mais la NASH n’a généralement pas ou peu de symptômes, et ces derniers ne sont pas toujours évocateurs. « Les premiers signes sont généralement de la fatigue, des troubles digestifs ou des troubles du sommeil, une irritabilité… Ce n’est pas forcément spécifique à un problème au foie », détaille Pascal Mélin.
Toutefois, si vous présentez un profil à risque et ressentez de tels symptômes, le premier réflexe est de consulter un médecin généraliste. « C’est le pilier de la prise en charge. C’est lui qui détermine si les patients peuvent rester en médecine générale, en modifiant leur mode de vie, ou s’ils doivent absolument consulter un spécialiste ».
Le dépistage de la NASH passe d’abord par une prise de sang pour connaître le taux de transaminases dans le sang. Si ce taux est élevé, c’est le signe que le foie présente un problème. Dans ce cas, une échographie, puis une biopsie hépatique peuvent être prescrites. Ces deux examens permettent de confirmer le diagnostic de NASH, et d’analyser le stade d’avancement de la maladie.
Un diagnostic et une prise en charge précoce peuvent faire toute la différence. Être informé pour agir rapidement reste la clé pour mieux gérer cette maladie.
AÉSIO mutuelle
Réduisez votre reste à charge avec une surcomplémentaire santé
Et bénéficiez de remboursements pour vos consultations chez le nutritionniste et le diététicien !